« L’alimentation joue un rôle essentiel. Après tout, elle fait appel à notre système de récompense. C’est particulièrement visible quand on vient d’escalader un sommet difficile » comme il ne le sait que trop bien par expérience. Les idées les plus inventives de nouveaux plats lui viennent au moment de redescendre, lorsqu’il est en état d’hypoglycémie et complètement épuisé. La gratification différée peut être une source d’inspiration extraordinaire.
C’est comme ça que Markus s’amuse à alterner entre les installations minimalistes de camps de base et les cuisines professionnelles de restaurants prestigieux. C’est sa marque de fabrique. « Pour moi, la cuisine est un art, une affaire d’intuition, d’inspiration » explique-t-il. Toutefois, quand on lui demande à quoi ressemble sa cuisine « idéale », il ne laisse pas planer le moindre doute. Elle doit comporter une grande table de cuisson, idéalement au gaz. En outre, il doit y avoir une hotte aspirante puissante, de préférence juste au-dessus de la table de cuisson, un grand lave-vaisselle, un bon four et une machine à emballer sous vide de bonne qualité pour réaliser la cuisine sous vide qu’il aime tant. « Avec des ingrédients frais, rien de mieux que la cuisine sous vide pour amplifier le goût et préserver le croquant des légumes » dit-il. Son attachement à la région alpine, son amour du sport dans la nature et ses voyages dans des pays tels que le Maroc, la Norvège et l’Amérique du Sud ont modifié sa cuisine ces dernières années : Markus travaille encore plus souvent avec des ingrédients qui poussent localement. Plutôt que la grande aventure culinaire avec des fruits exotiques et des déclinaisons exclusives de poisson et de viande, il privilégie la « petite aventure » : un festival pour les papilles gustatives en piochant dans le trésor d’aliments disponibles sur le pas de sa porte. « Ma cuisine est devenue plus "terreuse". Il y a des influences méditerranéennes, mais la cuisine mauresque m’inspire également. »